Jésus n’était âgé que de trente ans lorsqu’il a débuté son ministère. Et pourtant, plus rien n’a été pareil après son passage sur la terre. Quel impact l’accomplissement de sa mission a-t-il encore aujourd’hui?
La croix. La tombe vide. Deux millénaires plus tard, ces faits intriguent encore. En témoignent par exemple le film La résurrection du Christ paru en 2016 ou celui intitulé La passion du Christ: la résurrectionannoncé par Mel Gibson pour 2020.
Pourtant, Jésus a trente ans lorsqu’il se fait baptiser, et son ministère couvrira seulement une période de trois (ou quatre) fêtes de Pâque juive. Comment un homme si jeune a-t-il tant influencé le cours de l’histoire, et ceci en un laps de temps si dérisoire?
Un buzz expliqué
Le secret de son succès ne se cache-t-il pas dans son exclamation: «Tout est accompli», prononcé avant même sa résurrection? Pour Didier Silberstein, pasteur évangéliste d’origine juive, le «Tout est accompli» proclamé à la croix revêt deux significations principales.
La première: «Le Christ a réalisé tout ce qui avait été annoncé avant sa naissance à son sujet», car pour les Juifs, la réalisation de nombreuses prophéties servirait de «révélateur qu’il était bien le Messie promis». A ce propos, que n’aurait-on pas donné pour entendre l’explication de textes donnée par le Ressuscité sur le chemin d’Emmaüs (Luc 24, 27)?
Tout s’était accompli comme annoncé.
L’autre signification majeure du «Tout est accompli» consiste, toujours selon Didier Silberstein, à rappeler que sur la croix, Jésus a pris sur lui «le châtiment qui nous donne la paix». Ainsi, tout être humain peut recevoir le pardon de Dieu comme un «don gratuit» et une «grâce imméritée», le pasteur employant sciemment deux pléonasmes pour mettre en exergue cette vérité: «Jésus a tout accompli pour le paiement de nos fautes.»
Un buzz préparé
Une question se pose cependant. Pourquoi accorderait-on un tel poids à une simple phrase prononcée par un crucifié trentenaire? D’une part, cette exclamation de Jésus n’apparait pas sans contexte à la croix. En effet, dans L’Evangile de Marc (éd. Emmaüs), Daniel Arnold établit que l’évangéliste effectue un «travail d’orfèvre qui a minutieusement arrangé les pierres précieuses d’une couronne» pour préparer le lecteur à l’apogée du ministère de Jésus.
Non seulement la puissance du Christ est-elle ainsi démontrée, mais dans l’ensemble des Evangiles, Jésus apparait comme plus qu’un simple homme. Il a conscience d’une heure H: «L’heure vient», «mon heure n’est pas encore venue», et pour finir, «l’heure est venue». Ainsi, le «Tout est accompli» vient couronner un scénario conçu bien en amont, assorti d’une certaine note d’humour, puisque l’heure H de Dieu vient contrecarrer celle des chefs religieux qui veulent éviter un «tumulte parmi le peuple» au moment de la fête. Ils savaient, comme le souligne Daniel Arnold, que durant cette période «la population de Jérusalem doublait» selon certaines estimations. Oui, tout s’accomplissait selon le plan parfait de Dieu, au vu et au su de tous, Pilate et Hérode y compris!
Un buzz entretenu
Jésus étant Dieu, il a su pérenniser son message par un moyen mnémotechnique consistant à attribuer un sens nouveau à un symbole existant. Ainsi, lors de la Pâque juive, Jésus annonce «une nouvelle alliance». Nouvelle, car comme l’explique Didier Silberstein, là où «la loi de Moïse exige du croyant la sainteté, la nouvelle alliance la lui offre». C’est une relation établie non plus sur l’observation de la loi mais sur le pardon offert dont «tous, Juifs et non-Juifs, peuvent aujourd’hui bénéficier».
En souvenir de cette nouvelle alliance basée sur la résurrection, les premiers chrétiens commencent rapidement à «rompre le pain» le premier jour de la semaine. Et pas seulement, si l’on en croit le Journal de voyage (éd. Sources chrétiennes) d’une certaine femme noble prénommée Egérie, pèlerine en Palestine au 4e siècle. Elle entame notamment un chapitre par: «Il me faut raconter comment l’on instruit ceux qui se font baptiser à Pâques.» En effet, encore aujourd’hui, «par le baptême, nous rendons témoignage de la victoire de Christ sur la mort», souligne Didier Silberstein. Oui, nos baptêmes l’affirment: «Tout est accompli.»
Un buzz d’espérance
Pour en revenir à la Cène, ajoutons que celle-ci évoque le retour du Christ, puisque nous annonçons «la mort du Seigneur jusqu’à ce qu’il vienne» (1 Cor. 11, 26), comme le rappelle le pasteur. Et par extension, la résurrection, c’est également «l’assurance que quoi qu’il arrive, la vie de Christ assure un terme victorieux à toutes nos difficultés».
Pas étonnant donc que les premiers chrétiens, pétris de persécutions, se saluaient avec l’expression «Maranatha: le Seigneur vient!» Ils avaient la certitude qu’à Pâques, charnière de toute la Bible, Jésus-Christ avait vraiment tout accompli. Non seulement dans le passé, mais aussi pour l’éternité.
Rachel Gamper
Pourtant, Jésus a trente ans lorsqu’il se fait baptiser, et son ministère couvrira seulement une période de trois (ou quatre) fêtes de Pâque juive. Comment un homme si jeune a-t-il tant influencé le cours de l’histoire, et ceci en un laps de temps si dérisoire?
Un buzz expliqué
Le secret de son succès ne se cache-t-il pas dans son exclamation: «Tout est accompli», prononcé avant même sa résurrection? Pour Didier Silberstein, pasteur évangéliste d’origine juive, le «Tout est accompli» proclamé à la croix revêt deux significations principales.
La première: «Le Christ a réalisé tout ce qui avait été annoncé avant sa naissance à son sujet», car pour les Juifs, la réalisation de nombreuses prophéties servirait de «révélateur qu’il était bien le Messie promis». A ce propos, que n’aurait-on pas donné pour entendre l’explication de textes donnée par le Ressuscité sur le chemin d’Emmaüs (Luc 24, 27)?
L’autre signification majeure du «Tout est accompli» consiste, toujours selon Didier Silberstein, à rappeler que sur la croix, Jésus a pris sur lui «le châtiment qui nous donne la paix». Ainsi, tout être humain peut recevoir le pardon de Dieu comme un «don gratuit» et une «grâce imméritée», le pasteur employant sciemment deux pléonasmes pour mettre en exergue cette vérité: «Jésus a tout accompli pour le paiement de nos fautes.»
Un buzz préparé
Une question se pose cependant. Pourquoi accorderait-on un tel poids à une simple phrase prononcée par un crucifié trentenaire? D’une part, cette exclamation de Jésus n’apparait pas sans contexte à la croix. En effet, dans L’Evangile de Marc (éd. Emmaüs), Daniel Arnold établit que l’évangéliste effectue un «travail d’orfèvre qui a minutieusement arrangé les pierres précieuses d’une couronne» pour préparer le lecteur à l’apogée du ministère de Jésus.
Non seulement la puissance du Christ est-elle ainsi démontrée, mais dans l’ensemble des Evangiles, Jésus apparait comme plus qu’un simple homme. Il a conscience d’une heure H: «L’heure vient», «mon heure n’est pas encore venue», et pour finir, «l’heure est venue». Ainsi, le «Tout est accompli» vient couronner un scénario conçu bien en amont, assorti d’une certaine note d’humour, puisque l’heure H de Dieu vient contrecarrer celle des chefs religieux qui veulent éviter un «tumulte parmi le peuple» au moment de la fête. Ils savaient, comme le souligne Daniel Arnold, que durant cette période «la population de Jérusalem doublait» selon certaines estimations. Oui, tout s’accomplissait selon le plan parfait de Dieu, au vu et au su de tous, Pilate et Hérode y compris!
Un buzz entretenu
Jésus étant Dieu, il a su pérenniser son message par un moyen mnémotechnique consistant à attribuer un sens nouveau à un symbole existant. Ainsi, lors de la Pâque juive, Jésus annonce «une nouvelle alliance». Nouvelle, car comme l’explique Didier Silberstein, là où «la loi de Moïse exige du croyant la sainteté, la nouvelle alliance la lui offre». C’est une relation établie non plus sur l’observation de la loi mais sur le pardon offert dont «tous, Juifs et non-Juifs, peuvent aujourd’hui bénéficier».
En souvenir de cette nouvelle alliance basée sur la résurrection, les premiers chrétiens commencent rapidement à «rompre le pain» le premier jour de la semaine. Et pas seulement, si l’on en croit le Journal de voyage (éd. Sources chrétiennes) d’une certaine femme noble prénommée Egérie, pèlerine en Palestine au 4e siècle. Elle entame notamment un chapitre par: «Il me faut raconter comment l’on instruit ceux qui se font baptiser à Pâques.» En effet, encore aujourd’hui, «par le baptême, nous rendons témoignage de la victoire de Christ sur la mort», souligne Didier Silberstein. Oui, nos baptêmes l’affirment: «Tout est accompli.»
Un buzz d’espérance
Pour en revenir à la Cène, ajoutons que celle-ci évoque le retour du Christ, puisque nous annonçons «la mort du Seigneur jusqu’à ce qu’il vienne» (1 Cor. 11, 26), comme le rappelle le pasteur. Et par extension, la résurrection, c’est également «l’assurance que quoi qu’il arrive, la vie de Christ assure un terme victorieux à toutes nos difficultés».
Pas étonnant donc que les premiers chrétiens, pétris de persécutions, se saluaient avec l’expression «Maranatha: le Seigneur vient!» Ils avaient la certitude qu’à Pâques, charnière de toute la Bible, Jésus-Christ avait vraiment tout accompli. Non seulement dans le passé, mais aussi pour l’éternité.
Rachel Gamper